Les chroniques de Montigny
Billet n° 2142
Journal de guerre d’un poilu
Yann Bouvier, un professeur d’histoire d’un lycée de Fonsorbes, une ville de la région toulousaine, a eu l’excellente idée, dans le cadre d’un atelier pédagogique dont le but est d’entretenir le nécessaire "Devoir de mémoire", de faire travailler ses élèves sur ce qu’on appelle couramment la "Grande guerre".
L’idée de départ de ce professeur était de faire paraitre, au jour le jour et à 100 ans d’intervalle exactement, le journal rédigé par un poilu et de publier le travail de ses élèves sur les deux plus grands réseaux sociaux existant sur Internet.
Je me suis abonné à la page concernant le "journal de guerre de Frederic B." et je regarde donc tous les jours ou presque les parutions publiées concernant le poilu ayant rédigé ce journal de compte-rendu au jour le jour, il y a 100 ans de cela, exactement.
Hormis le fait qu’il est particulièrement émouvant de penser que les écrits de Frederic B. franchiront les siècles, ce journal témoigne, bien mieux que le plus beau des livres d’histoire, de l’incroyable atrocité de cette guerre, véritable boucherie à ciel ouvert.
J’avoue que certains billets publiés font froid dans le dos et m’ont fait écraser quelques larmes au gout salé…
Bien que ce journal de bord soit assez précis il ne peut être que le pale reflet de ce qu’ont subi tous ces "braves" durant ces 5 années insupportables, pour eux tous, mais aussi pour leurs familles.
J’imagine volontiers le cran qu’il a fallu à tous ces valeureux soldats pour sortir de leurs tranchées sous la mitraille et la canonnade allemande, la peur au ventre et la bouche sèche et partir à l’assaut des lignes ennemies sans savoir s’ils allaient en revenir vivants…
Cette guerre ne peut et ne doit pas tomber dans les oubliettes de l’histoire, ne serait-ce que par respect pour tous les jeunes hommes ayant combattu au sacrifice de leur vie dans ces hideuses et insalubres tranchées et ailleurs pour qu’aujourd’hui nous puissions être fiers d’être français, ne serait-ce que pour eux.
Je voudrais remercier de tout cœur Yann Bouvier, ce professeur du Lycée de Fonsorbes qui a su communiquer à ses élèves la fièvre de la recherche et l’envie de créer quelque chose de remarquable au bénéfice de tous mais je voudrais également remercier les élèves ayant travaillé sérieusement sur ce projet pédagogique pour permettre de faire toucher du doigt à tous l’horreur et l’inhumanité de cette guerre.
Remerciements émus également en direction de Frederic B. ce poilu remarquable ayant eu l’idée de transcrire ce qu’il a pu vivre et ressentir au cours de ces longues, ces très longues années de guerre.
Je ne voudrais pas terminer cet article sans apporter ma "petite" pierre à l’édifice en publiant l’un de mes articles ainsi que l’une de mes œuvres, composés il y a quelques années en hommage aux poilus.
Vous trouverez le tout ci-dessous :
Devoir de mémoire
La « Der des ders »
Il y a 94 ans celle que les poilus surnommaient la « Der des ders », autrement dit la guerre de 1914-1918 appelée aussi la « Grande guerre » prenait fin, laissant l’Europe exsangue.
Huit millions de morts et plus de six millions de blessés tel est l’affreux bilan d’un conflit inhumain.
Tout le monde a eu dans sa famille, qui un grand-père, qui un arrière grand-père s’étant illustré ou étant tombé au Chemin des dames ou encore à Verdun.
J’ai composé, en hommage à la mémoire de ces glorieux soldats l’œuvre qui suit :
La « Der des ders »
Ils étaient partis avec les idées qu’on leur avait serinées
Ils devaient bouffer du boche, c’était notre ennemi juré !
Leurs conditions de survie étaient vraiment inhumaines
Certaines unités se sont mutinées, cependant sans haine.
Cette guerre effroyable fut une boucherie pour matamores
Des chefs envoyaient sciemment les hommes vers la mort
Certains combats durèrent des jours pour avancer à peine
Le mètre regagné coutait des centaines de vies humaines.
L’artillerie allemande pilonnait sans relâche nos positions
Un déluge de feu s’abattait sur nos poilus en pleine action
Combien furent instantanément ensevelis à Douaumont ?
Combien sont morts à Verdun et dans toute cette région ?
L’ypérite a fait des ravages considérables dans nos rangs
Nos braves étaient peu instruits quant à ces gaz puissants
Nos soldats ont combattu vaillamment durant ces années
Ceux qui n’y sont pas restés sont rentrés mutilés ou gazés.
Qu’ajouter de plus concernant cette guerre de vrais soldats
Tout ou presque a déjà été dit et relaté, cela bien avant moi
Il me semblait très important de revenir sur cet évènement
Parler de ces vaillants soldats n’est jamais perte de temps.
Ecrivainparisien 11 novembre 2012
Ecrivainparisien
Mots clés concernant cet article :
Journal de guerre, Fréderic B., Poilus, Devoir de mémoire, Yann Bouvier, Elèves Lycée de Fonsorbes,
Pour aller plus loin :
http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/25/2311188-eleves-mettent-peau-poilu-twitter.html
Laisser un commentaire