Les chroniques de Montigny
Billet n° 2089

Constat alarmant (rediffusion)
29 juin 2011 par ecrivainparisien

La chronique de Jean Claude Lataupe
Billet n° 1473

Constat alarmant
En ce vingt et unième siècle tout neuf, si l’on prend la peine de regarder autour de soi, on peut faire un constat alarmant: dans la société d’aujourd’hui on vit mal, on parle mal, on se conduit mal mais aussi on dort mal et on se nourrit mal ; tout autant qu’on ne se soigne plus ou alors mal, par manque de moyens financiers, entre autres.
Aujourd’hui on parle, dans les sphères politiques, de légaliser certaines drogues alors que l’on comptabilise depuis quelque temps déjà un nombre conséquent d’accidents, souvent mortels impliquant des « irresponsables » conduisant sous l’emprise de la drogue et en état d’imprégnation alcoolique manifeste, cela, en supplément ; toutes choses qui s’auto renforcent lorsqu’elles sont mises en présence et dont les effets se cumulent et s’amplifient dans ce cas précis.
Aujourd’hui, dans les grandes villes, les trottoirs, à l’origine réservés aux piétons, sont pris d’assaut, à toute heure, par les scooters, les motos, les vélos mais aussi les skates boards et les mobylettes des livreurs de pizza, de sushi, voire de sandwichs « grecs » qui empruntent ceux-ci en sens interdit, parfois à grande vitesse au risque de renverser des piétons, voire des enfants, le plus souvent pour le simple plaisir de « gagner du temps ».
Aujourd’hui on jalouse et on envie son voisin de palier au prétexte qu’il vient de s’acheter une grosse berline, voire un 4×4 ou bien qu’il est parti très loin en vacances ou bien encore qu’il porte de beau vêtements pour susciter l’envie ou pour « épater la galerie » vraisemblablement.
Aujourd’hui on peut voir dans les grandes ville de l’hexagone d’incroyables files d’attente aux heures de repas s’étirer devant des boulangeries transformées en « restaurants rapides » avec parfois tables et parasols installés sur les trottoirs ; boulangeries qui reversent aux services concernés une TVA à taux réduit, soit dit en passant, alors que les restaurants traditionnels reversaient encore récemment, eux, une TVA au prix fort.
Toujours aujourd’hui, il suffit d’ouvrir un quotidien à la page « faits divers » pour y voir régulièrement des articles traitant de crimes et de viols sordides commis quelquefois par des récidivistes relâchés récemment. Aujourd’hui, pour certains individus, la vie vaut bien peu de choses puisqu’on assassine par contrat pour une poignée d’argent sale tout autant que l’on agresse aussi pour un simple regard, voire pour quelques paroles malheureuses.
En ce vingt et unième siècle on voit sur les trottoirs, assis sur des cartons, des gens tendant et agitant une main tenant une timbale de carton sale faire la « manche » en ayant l’outrecuidance de vous dire qu’ils travaillent ; ces individus, pas toujours propres sur eux, parlant pas ou peu le français, parfois en situation irrégulière récupèrent régulièrement jusqu’à 50 euros par jour, non déclarés, bien sur !
Aujourd’hui l’argent n’a plus aucune « odeur » et on attribue allègrement à des gens venant de très loin des licences d’exploitation de commerces alors qu’ils ont du mal à comprendre le sens des documents qu’ils signent ; l’argent qu’ils déposent les légitimisant aux yeux de l’administration, même si cet argent n’a pas une provenance « traçable »
Aujourd’hui il n’est pas rare d’entrer dans un commerce et d’avoir le sentiment de « déranger » voire de perturber ; les formules de politesse faisant place, dans ce cas là, à des remarques quelquefois désobligeantes si vous sortez des « sentiers battus »
Puisque j’en suis à parler « commerce » suivez moi donc je vous invite à prendre un café dans un bar tabac de mon quartier que je fréquente de temps en temps. On voit devant les portes de l’établissement des groupes d’individus enfumer le trottoir ; rien de très original me direz-vous et vous avez raison car depuis un moment il est dorénavant strictement interdit de fumer à l’intérieur d’un établissement recevant du public.
Cependant, à partir d’une certaine heure tardive, on voit couramment le patron de l’établissement entrer et sortir régulièrement de son bar la cigarette à la bouche au mépris absolu de la loi tout comme j’y ai vu quelquefois des clients en galante compagnie attablés au fond de la salle et fumant couramment durant au moins une heure ; et le phénomène n’est pas marginal ni isolé car pas plus tard qu’hier soir dans une grande brasserie j’ai vu le serveur ainsi que la patronne et un client fumer à l’intérieur de l’établissement.
J’ai constaté le même phénomène dans plusieurs autres établissements à des heures avancées de la soirée.
Quel dommage que je ne sois pas fonctionnaire de police car j’aurais pu dresser trois ou quatre procès verbaux pour infractions à la loi sur l’interdiction de fumer avec une mention spéciale pour les patrons qui cumulent les infractions puisqu’ils fument en tant que client mais ils sont également patrons et auraient donc droit à une double amende !
Dans ce cas précis j’aimerais que la règle du cumul fonctionne et que les patrons contrevenants écopent d’une amende supplémentaire puisqu’il y a cumul.
Aujourd’hui il est courant d’être dévisagé de manière insistante si vous avez le malheur d’oser regarder quelqu’un dans les yeux.
Aujourd’hui, toujours, il est rare de croiser dans la rue des gens souriant, tout autant que dans les transports en commun. Les visages de bien des personnes sont fermés et hermétiques, ne laissant transparaitre que les soucis dont ils sont victimes, parfois par leur faute.
Aujourd’hui on peut voir des « gamines » de 12 ou 13 ans, livrées à elles mêmes, trainer dans la rue à une heure à laquelle elles devraient normalement être couchées. Elles se prennent pour des femmes au prétexte qu’elles commencent à prendre des formes et testent leur « pouvoir de séduction » sur la gent masculine.
Dans le même ordre d’idée on rencontre tous les jours dans la rue de jeunes femmes, encore enfants, qui arpentent les trottoirs en se déhanchant, vêtues de manière provocante pour ne pas dire agressive et qui tirent sur leur trop courte jupe lorsqu’un homme porte son regard sur leurs jambes. Si elles portaient des tenues un peu plus décentes elles n’auraient nul besoin de le faire.
Il est bien d’autres manières de susciter l’intérêt !
Que faire pour enrayer ces phénomènes ? Comment arrêter le train en marche ? J’avoue être inquiet, à juste titre quand je me rends compte que nombre d’adultes, parents d’enfants ont depuis longtemps baissé les bras laissant leur rôle d’éducateurs au corps enseignant alors que la mission de celui-ci est d’enseigner, aucunement d’éduquer.
Je suis inquiet de constater qu’un nombre conséquent d’adultes n’est pas en mesure d’assimiler la teneur d’un texte simple.
Je suis inquiet du fait que près de 15% de jeunes adultes ne savent ni lire ni écrire.
Je suis inquiet, oui ! Inquiet en observant que les effectifs du corps enseignant ne cessent de baisser d’année en année ; que la moitié des postes, tenus par des fonctionnaires affectés au service public d’Etat et admis à faire valoir légitimement leurs droits à retraite ne seront pas reconduits nombre pour nombre ; que quantité de médecins et de cliniques refusent de recevoir et de soigner des personnes titulaires de la CMU (Couverture Médicale Universelle) ; que plus d’un Français sur trois, en moyenne, en âge d’aller remplir son devoir électoral ne se déplace pas lors des différentes consultations qui auront, directement ou indirectement, un impact parfois non négligeable sur son avenir proche ou plus lointain.
J’évoquais ce matin la teneur de cet article pour une personne que je vois tous les jours sur son lieu de travail. Lorsque j’ai parlé de drogue cette personne m’a répondu qu’elle était pour la légalisation de la drogue ; cela va permettre, disait-elle, de casser le marché des « rebeux » et des « renois » (sic)
Je pense personnellement que le trafic de drogue continuera d’exister même si l’usage de certaines drogues est toléré et légalisé. Il risque même, à mon sens de s’amplifier mais là est une autre histoire.
Je disais à cette personne qu’elle était quelque peu irresponsable dans son jugement, tout simplement parce qu’elle ne se sent pas concernée par ce problème qui ne la touche pas directement.
Si, comme certaines mamans, elle avait perdu sa fille, ce que je ne souhaite nullement, fauchée par une voiture conduite par un irresponsable sous l’empire de la drogue, je crois qu’elle aurait, sans aucun doute un raisonnement totalement différent. Mais comme beaucoup de personnes aujourd’hui elle se comporte en parfaite égoïste et ne se sent pas concernée par ce qui ne la touche pas directement.
Nous touchons là du doigt l’un des problèmes majeurs de notre société : beaucoup de gens sont devenus indifférents au malheur des autres et ne regardent plus le monde qui les entoure, emmurés qu’ils sont dans leur petit cocon protecteur et leur petit confort bourgeois.
Ecrivainparisien, lucide

Mots clés de cet article :
Vie moderne, Incivilités, Egoïsme, Confort bourgeois,


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